Pour montrer leurs œuvres, leurs idées ou leur engagement, certains artistes choisissent non pas d’organiser une exposition dans une galerie à la mode, mais d’utiliser un support bien plus répandu : internet. Bryan James fait partie de ceux-là. Il voulait toucher le plus grand nombre avec son exposition sur 30 espèces animales en voie de disparition : le web designer a choisi de la mettre en scène sur le site http://species-in-pieces.com.
Le résultat ? Une somptueuse interface avec des animations bluffantes qui présente des espèces en danger d’extinction imminente, avec quelques explications. D’un intérêt autant artistique que militant, on y apprend par exemple que le lynx ibérique pourrait être le premier félin a disparaître depuis le tigre à dent de sabre, à cause de la diminution drastique du nombre des lièvres tués par des pesticides inventés dans les années 50. La tortue de Kemp Ridley, habituée au golf du Mexique n’est pas épargnée par les chasseurs d’œufs, qu’ils soient ses prédateurs naturels ou les humains. Autre exemple, l’oryx scimitar, dont les longues cornes droites inspirent les créateurs de licornes, n’existe plus qu’en captivité à cause de la chasse. L’histoire est en gros la même pour la plupart des espèces qui sont présentées là : la cause principale de leur presque-disparition tient en sept lettres : l’humain.
Côté technique, rien de sorcier, même si les animations des animaux qui se composent et décomposent à partir de morceaux de mosaïques avec une grande fluidité sont bluffantes. « Juste du bon vieux CSS », précise l’auteur, dont l’objectif était aussi d’exploiter au maximum les possibilités de ce langage « sous-utilisé ». En plus d’être une jolie réalisation technique, ces mosaïques de triangles qui s’assemblent et se désagrègent en faisant disparaître les animaux résonnent en écho à la disparition de ces espèces. Et au titre du site : « des espèces en morceaux ». Une belle illustration de la dimension graphique et artistique qu’internet peut offrir.
Un bémol toutefois : les animations ne fonctionnent que sur Chrome mais méritent d’installer exprès le navigateur ! Une vidéo permet de voir le rendu, sans installer le navigateur de Google : https://www.youtube.com/watch?v=fOZFKiucPOI.
Article écrit par Aleth, de la promotion Game of Codes de Belfort.