2,75 mètres de haut par 2,75 mètres de large, une température interne de -273°C et une carapace de verre, ce sont les caractéristiques principales de l’IBM Q System One. Il est peut-être pas encore adapté pour votre salon mais cet ordinateur est capable de faire à lui tout seul l’équivalent d’un calcul effectué par 1200 ordinateurs « classiques » en même temps. C’est clairement là toute la puissance de l’ordinateur quantique présent en laboratoire de recherche depuis des années, et mis à la portée de tous par IBM depuis quelques jours lors du CES 2019 à Las Vegas.
Quid de la quantique en informatique ?
De manière simplifiée, nos ordinateurs actuels fonctionnent sur le principe du système binaire en traitant les données avec des 0 ou des 1. Les données sont ainsi exprimées en bits. L’informatique quantique, quant à elle, permet de faire la même chose mais en ajoutant les 0 et les 1 simultanément. Les données ne sont donc plus seulement des bits mais des quantum bits (qubits ou bits quantiques). Avec ces propriétés, l’informatique quantique offre la possibilité de faire plusieurs calculs complexes à la fois, de manière exponentielle. Ces capacités sont déjà exploitées dans divers domaines de la recherche, tels que la médecine pour trouver des médicaments, l’aérospatiale pour des calculs de trajectoires, ou encore sur le plan militaire pour analyser des multitudes de données. Le développement n’est pas en reste avec la capacité à réaliser des codes incassables. On peut très bien imaginer cette compétence là exploitable pour la cybersécurité afin de limiter la moindre faille des services.
Un System One déjà bien optimal
L’ordinateur quantique conçu par IBM a été développé pour qu’ils soient dans les conditions optimales imposées par le quantum bit. En effet, celui-ci rencontre des pertes lorsqu’il n’est pas à une température de -273°C, ou qu’il est en contact avec des vibrations ou des ondes électromagnétiques. En conséquence, IBM a fabriqué un caisson équipé d’une technologie cryogénique et d’une cuve d’hélium pour reproduire cet environnement adapté, avec une gestion de l’état du système assurée par un firmware particulier.
En pratique, étant donné les mensurations quelque peu encombrantes de la machine, IBM met aujourd’hui en commercialisation l’informatique quantique et non directement l’ordinateur. A destination des entreprises principalement, celles-ci pourront y accéder depuis le cloud d’IBM avec leurs ordinateurs habituels.
Loin d’être encore prêt pour un déploiement de masse, IBM Q System One ouvre la porte de la quantique à l’informatique en dehors des laboratoires de recherche. D’autres comme Google ou Microsoft s’essayent également à la technologie mais à des échelles plus petites telles que celle des processeurs ou encore d’une machine hybride.
Sources : Trust My Science, IBM Research