Ordinateurs, tablettes, smartphones: aujourd’hui presque tout le monde peut facilement se connecter sur internet pour travailler, organiser ses loisirs, faires des achats … Mais qui a une idée de l’impact écologique de ces pratiques devenue tellement courantes, comme l’envoi d’un mail ou l’utilisation d’un moteur de recherche ?
Un email, une recherche internet, c’est combien de CO2 ?
D’après le calcul un chercheur de Harvard, M. Wissner-Gross, une requête sur le moteur de recherche Google produit, 7 grammes de CO2. Ce chiffre est dû à l’immense quantité d’énergie consommée par les quelques 500 000 serveurs du moteur de recherche américain.
Ces 7 grammes sont à multiplier par les 200 000 de requêtes par jour tout au long de l’année. Selon M. Wissner-Gross, cela représente autant d’énergie que la consommation du Laos. Alors que d’après Google, l’utilisation moyenne du moteur de recherche par un internaute pendant une année entière dégage autant de CO2 que le fait de mettre en route une machine à laver. Toute cette dépense d’énergie provient de l’immense réseau de serveurs et de centres de traitement de données qu’une société comme Google doit utiliser pour avoir la puissance informatique requise. En ce sens, les grands opérateurs de téléphonie leur ressemblent dans la mesure où ce sont aussi des sociétés qui transportent d’immenses quantités d’informations.
Solution ?
En Novembre 2008, le Ministre du développement durable et de l’innovation énergétique britannique a appelé l’industrie informatique a adopter le Code de bonne conduite pour datacenter de l’Union européenne, qui exige que des économies d’énergie soient réalisées, notamment grâce à des techniques de refroidissement naturelles et à des serveurs plus économes en énergies.
5 gestes simples pour réduire votre pollution sur internet:
Garder le plus longtemps possible vos appareils électroniques
Fujitsu (3ème fournisseur mondial de services informatiques) a déterminé avec l’institut de recherche Bifa d’Ausbourg que l’empreinte carbone correspond à 339 kg de CO2 soit l’équivalent de fabrication de 34 000 feuilles de papiers 80g. Garder son ordinateur le plus longtemps possible permet donc d’alléger un temps soit peu son bilan carbone.
Éteindre aussi souvent que possible vos appareils
Mais au delà de la pollution engendrée par sa fabrication, un ordinateur continue de polluer de par son utilisation. S’il est allumé 8 heures par jour, il consomme environ 600 kWh par an. Soit de quoi faire fonctionner un congélateur de 200 litres pendant plus de trois ans. C’est entre 150 et 300 kWh par an pour un ordinateur portable. La box ADSL consomme de son côté entre 30 et 74 kW par an.
Limiter le nombre de courriels envoyés
Lorsque vous envoyez un e-mail, celui-ci va passer par les câbles de votre fournisseur d’accès avant d’arriver à son data center, là où sont stockées toutes les données, puis transiter vers le data center de votre correspondant (en entamant certainement un tour du monde), avant d’arriver dans la boîte mail visée. Selon l’Ademe, cette opération consommerait 19 grammes équivalent CO2, s’il est accompagné d’une pièce jointe d’un méga octet. L’envoi de 33 courriels d’1 Mo à 2 destinataires par jour et par personne génère quant à lui des émissions équivalentes à 180 kg de CO2 par an. Ce qui correspond à plus de 1000 km parcourus en voiture, ajoute l’Ademe.
Réduire la taille de vos pièces jointes
La start-up Cleanfox, spécialisée dans le nettoyage des boîtes mails, conseil de compresser ses pièces jointes pour limiter « l’énergie consommée pour l’envoi et le stockage du mail ». « Un mail contenant une pièce jointe de 20Mo génère 20 g de CO2 », explique-t-elle. Pour les fichiers très lourds, mieux vaut cette fois utiliser des outils « comme WeTransfer, qui ne stocke le fichier que quelques jours ».
Affiner vos recherches sur internet
Pour limiter vos clics, pensez à enregistrer les sites sur lesquels vous vous rendez souvent dans vos favoris. Vous pouvez également taper directement son adresse. Ces deux options divisent par quatre les émissions de gaz à effet de serre. Bon à savoir également : plus vous garderez votre ordinateur longtemps, moins vos requêtes sur le web auront un impact. « En passant de 4 à 7 ans d’utilisation, ils sont réduits d’environ 20 à 35% », assure l’Agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie.